Preview – Khabib Nurmagomedov vs. Justin Gaethje (1ère partie) : Lutte et jeu au sol

Le choc entre Khabib Nurmagomedov et Justin Gaethje approche. ActuMMA vous propose d’analyser ce combat en détail. Voici la première partie de la preview du main event de l’UFC 254.

Vingt-huit. C’est le nombre de combattants ayant déjà échoués à résoudre l’équation posée par Khabib Nurmagomedov.

Après plus d’un an d’absence et le décès de son père et entraîneur, Abdulmanap Nurmagomedov, The Eagle reprendra son envol samedi soir à Abu Dhabi, lors de l’UFC 254.

Face à lui, Justin « The Highlight » Gaethje.

Après avoir donné une leçon à Tony Ferguson et obtenu le titre intérimaire de la catégorie, il tentera d’infliger sa première défaite au champion lightweight invaincu.

Voici la première partie de la preview du combat le plus attendu de l’année.

Ici, nous nous concentrerons principalement sur la lutte des deux protagonistes ainsi que sur le gameplan de Khabib.

Bonne lecture.

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Le système daghestanais :

Le père et entraîneur de Khabib, Abdulmanap Nurmagomedov est une figure très importante au Daghestan, une région située au sud ouest de la Russie.

Sa carrière démarre en Ukraine où il pratique la lutte libre (freestyle-wrestling), une variante moins restrictive de la lutte gréco-romaine.

Toujours en Ukraine, il remporte plusieurs championnats en judo et en sambo. En parallèle, il enseigne ces deux pratiques au sein de l’armée soviétique, et lors des JO de Montreal en 1976, il coach l’équipe de lutte de l’URSS.

Abdulmanap est un véritable penseur et savant des sports de combat. En piochant parmi plusieurs disciplines, il imagine un système de lutte hybride et le développe au Daghestan.

Sa vision se concrétise grâce à son fils, Khabib Nurmagomedov, qui se hisse au sommet de l’UFC grâce à la stratégie élaborée par son père.

Le chain-wrestling daghestanais est une lutte de transition, caractéristique des pays de l’Est, qui mixe phases offensives et phases de contre pour amener l’adversaire dans des positions défavorables.

Une dimension supplémentaire est apportée : la paroi de la cage. Elément centrale dans le jeu de Khabib.

Ce système est donc parfaitement adapté au MMA. Les combattants de la région sont de plus en plus présents dans les organisations majeures.

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Le gameplan implacable de Khabib :

C’est donc grâce à ce système que le russe domine le monde des arts martiaux mixtes depuis maintenant plusieurs années.

Le gameplan de Khabib est connu de tous : amener l’adversaire au sol ou contre la cage, l’épuiser et le finir. Cependant, personne n’est parvenu à le stopper.

The Eagle réussit en moyenne 46% de ses tentatives de takedown. Ce n’est pas si élevé, mais ce n’est pas son taux de réussite qui rend Khabib dangereux. C’est son volume de tentatives.

Le russe revient en permanence à la charge. Il submerge ses adversaires.

Défendre les amenées au sol est très fatiguant, donc le daghestanais sait qu’il finira par trouver une ouverture. De plus, il n’a pas besoin de scorer de takedown pour se retrouver en position dominante.

S’il parvient à bloquer son opposant dos à la cage, il peut mettre en place sa stratégie.

Contre le grillage, il pèse de tout son poids sur son adversaire, saisi ses poignets pour l’empêcher de créer de l’espace et frappe dès qu’il a une ouverture.

Il fatigue son opposant et attend le moment opportun pour l’amener au sol grâce à un crochetage de judo, un single, ou un double-leg.

Une fois au sol, Khabib conserve sa position dominante. Lorsqu’il n’effectue pas de transition, il frappe en ground and pound.

Son niveau de maîtrise et d’anticipation durant les phases de sol surclasse de loin ceux des autres combattants. Il est presque impossible de se relever lorsque The Eagle est au dessus de vous.

Le russe est patient. Lorsque son adversaire est pris au piège, il continue de le frapper et de le fatiguer. Une fois épuisé, il le finit en ground and pound ou le soumet, très souvent en étranglement arrière.

Voilà le gameplan de Khabib. Il brise la détermination des ses adversaires qui se retrouvent dans une situation sans issue. Il est patient et ne commet pas d’erreur. Il travaille jusqu’à l’épuisement de ses opposants.

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La défense de takedown de Gaethje :

De nombreux fans ont souligné les qualités de Justin Gaethje en lutte.

Double champion highschool de l’état de l’Arizona et All American en 1ère division de NCAA, The Highlight possède en effet un excellent background de lutteur.

Pourtant, il n’utilise jamais son jeu au sol dans l’Octogone.

La lutte enseignée aux USA est très différente de celle pratiquée dans les pays de l’Est et dans le Caucase. Les américains sont des power-wrestlers : ils basent leur lutte sur leur explosivité et leurs capacités athlétiques.

Bien qu’efficace en MMA, la lutte américaine est moins adaptée aux arts martiaux mixtes que celle pratiquée par Khabib.

La défense de Gaethje sur les amenée au sol est très solide. Il stoppe en moyenne 80% des tentatives de ses adversaires.

Selon lui, lors de son deuxième match face à Jordan Burrough, il a réussi à défendre tous les double-legs tentés par le champion olympique de lutte. Justin n’a passé que 17 secondes au sol à l’UFC.

Alors oui, s’il parvient à briser les assauts du russe, il augmente considérablement ses chances de victoires. Cependant, il est fou de croire que Justin puisse lutter face à Khabib Nurmagomedov.

Le jeu au sol de l’américain n’a jamais était testé en MMA, alors que le russe s’est hissé à 28-0 grâce à son ground game.

Il est donc très peu probable que le gameplan de Justin se base sur sa lutte.

Selon nous et de nombreux observateurs, la clé pour Gaethje se trouve dans ses low-kicks, ses déplacements et la pression qu’il imposera à Khabib.

The Highlight apporte des armes qui peuvent mettre en danger The Eagle.

S’il parvient à défendre les mises au sol, à faire reculer le russe et à l’atteindre avec ses low et calf-kick, le combat peut devenir très intéressant.

Nous le verrons dans la prochaine partie de cette preview.

N’hésitez pas à donner votre analyse du combat en commentaire et à partager l’article s’il vous à plu.

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