Aldric Cassata revient sur la défaite de Manon Fiorot contre Shevchenko : « C’est ma faute… »

Manon Fiorot a perdu face à Valentina Shevchenko lors du combat pour le titre à l’UFC 315, mais pourquoi ? Aldric Cassata est revenu sur cette défaite en livrant son analyse.
Pourquoi Manon Fiorot n’a pas réussi à s’imposer ? Lors de l’UFC 315 (tous les résultats ici), ‘The Beast’ a livré une prestation solide face à Valentina Shevchenko, mais cela n’a pas suffi pour prendre le dessus et décrocher le titre. Depuis cette défaite, la Française est restée discrète sur les réseaux sociaux. Son coach, Aldric Cassata, a toutefois pris la parole pour donner des nouvelles rassurantes. Il a évoqué l’état de santé de son athlète ainsi que ses ambitions. Malgré ce revers, Manon Fiorot reste motivée, déterminée à revenir encore plus forte et à aller chercher ce titre tant convoité. Une mentalité qui force le respect, et qui laisse entrevoir une suite prometteuse. Si elle a la chance de l’affronter une seconde fois, il ne faudra pas reproduire les mêmes erreurs, et son coach est revenu dessus.
Manon Fiorot et Aldric Cassata n’étaient pas dedans ?
Manon Fiorot a su faire ce qu’il fallait dès le début du combat, mais elle a pêché sur certains aspects non travaillés, comme l’a souligné Aldric Cassata lors du podcast JAB LIFE : « Il y a eu du très bon dans ce combat, et on va y venir. Mais il y a aussi eu du moins bon. Ce n’est pas le premier round en lui-même qui est mauvais, c’est la manière dont on y est entré. Mon rôle, je l’ai toujours dit, c’est celui de head coach. Quand tu t’impliques dans le travail technique sur le tapis, tu as un autre rôle. Mais en tant que head coach, ta mission, c’est d’anticiper les moments clés du combat, les séquences, les distances, les zones dans lesquelles ça va se jouer. »
Il ajoute : « J’ai beaucoup de satisfaction sur les phases de clinch façon muay-thaï. Valentina est 17 fois championne du monde, et pourtant on a dominé ces séquences. C’est fort, surtout quand on sait que Manon n’était pas une spécialiste dans ce domaine. Mais sur les entrées… Il y a un ensemble de choses qu’on n’a peut-être pas assez bien travaillées. On a probablement trop préparé ce combat comme si l’adversaire allait reculer, alors que cette fois, Valentina n’a pas reculé. Et pourtant, elle le fait dans 90 % de ses combats. Là, elle ne l’a pas fait. L’adaptation n’a pas été assez fluide, et j’aurais dû intervenir dès la fin du premier round. »
« J’ai des regrets, et je m’en veux. Tu prends un KO, tu le prends. Tu te fais soumettre, c’est comme ça. Mais quand tu perds 48-47, avec un juge qui donne même le cinquième round à l’adversaire, et que tu termines avec un nez abîmé ou cassé dès le premier, là, il y a une grande part de responsabilité technico-tactique. Et ça, c’est ma faute. Je ne vais pas me cacher » avoue le coach du Boxing Squad.
Les points noirs du duel
Aldric Cassata a ensuite expliqué les points qui n’ont pas joué en leur faveur lors de ce duel. « C’était une partie de poker qu’on essayait de rattraper. J’ai réagi vite, mais ce premier round est ce qu’il est. Mon intervention entre rounds est critiquable, mais elle permet de prendre le 2e et le 3e. Donc ce n’était pas non plus catastrophique. On perd ensuite le 4e et le 5e. Oui, il y a des faits de combat qui jouent en notre défaveur : les cris du public, ce coup de pied retourné qui ne touche pas Manon mais la déséquilibre… et derrière, Valentina gagne un round qu’on ne menait pas, mais qu’on aurait peut-être pu aller chercher si cette accélération du 4e avait tourné en notre faveur. Et puis il y a ce 5e round où on a le dos, mais on ne parvient pas à capitaliser. Un seul juge nous le donne. Il y a donc énormément d’éléments technico-tactiques en jeu, et c’est pour ça que je dis que j’ai une grande responsabilité dans cette défaite. »
Puis il avoue : « Ce sont les faits qui comptent. On perd le premier round. Est-ce qu’on le perd uniquement à cause du knockdown ? Non. Même si tu retires ce knockdown, on reste un peu derrière. Alors il faut se poser la question : pourquoi est-ce qu’on le perd ? C’est sur les entrées. Même si Manon ne s’en sort pas mal en déplacements, on ne feinte pas assez. Valentina, elle, est hyper statique… Bravo à elle, mais dans quelle époque être statique permet de gagner un round ? Franchement, ça me soûle de ne pas avoir vu ça venir, parce que je n’aurais jamais pensé que ça nous poserait problème. Et on aurait dû mieux le travailler en sparring. »
Enfin il ajoute : « La plupart des partenaires que j’ai choisis pour les sparrings, c’était pour le clinch : soit parce qu’elles étaient gauchères, soit parce qu’elles avaient de bonnes liaisons… Mais je n’ai pas pris de filles très statiques, typiques Lumpinee ou Rajadamnern (NDLR : célèbres stades de muay-thaï). Et ça, je ne l’ai pas vu venir… On peut dire ce qu’on veut, mais c’est plus complexe que ça. Entre une athlète qui a déjà disputé une douzaine de combats pour des ceintures, et une autre qui découvre ces moments-là… est-ce que la première rentre mieux dans le combat ? J’ai envie de dire oui. Mais ça ne fait pas tout, bien sûr ». Il est clair que Manon Fiorot reviendra plus forte et, avec son classement, elle est toujours en position de prétendre à un title shot.
Que pensez-vous des mots d’Aldric Cassata ?
