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Rizin 26 – L’Event du Nouvel An

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Au Japon, la tradition veut que le soir du Nouvel An soit placé sous le signe de la bagarre, et ce depuis une vingtaine d’années déjà. La première promotion à avoir inauguré le passage à la nouvelle année avec l’organisation de combats professionnels est probablement le Inoki Bom-Ba-Ye,  mêlant Puroresu et MMA (parfois pas toujours très clairement) sous l’impulsion d’Antonio Inoki, star du catch japonais et adversaire de Mohammed Ali dans le premier combat interstyle moderne et professionnel. La tradition a perduré avec, entre autres, le Pride, le Dream et le Rizin.

Par Vincent

Entre freaks et sportifs

Pourtant, à chaque début d’année, on peut se demander si on aura droit à notre « New Year Event » cette fois-ci… En effet, le MMA japonais est en souffrance depuis plus de dix ans et le Rizin vit difficilement depuis sa création, entre droits télés hasardeux, difficulté de paiement des combattants, concurrence avec le OFC sur son territoire. Pourtant, d’un point de vue sportif, l’organisation a bien plus à offrir que les « freaks » qui parviennent jusqu’à nous. Ses petites catégories en MMA (car le Rizin propose également des combats de kickboxing) sont largement bien fournies. Alors oui, on a en tête un Bob Sapp essoufflé face à un sumo, mais avouez-le, vous avez eu votre plaisir coupable. Oui, on est gêné de voir Gabi Garcia se présenter à une pesée totalement hors de forme. Mais le Rizin, c’est également une catégorie bantamweight proposant de bons combats et surtout qui a comme champion la super star japonaise, Kyôji Horiguchi. L’ex-challenger au titre UFC, (propulsé trop tôt face à DJ) a décidé il y a quelques années de signer au Rizin et est devenu une des figures de l’organisation (avec Tenshin). Quand Kyôji quitte l’UFC, il est sur une série de 8-1 ; une défaite face au champion et 7 victoires de rang.

Fraîchement arrivé au Rizin, il s’adapte très bien aux règles japonaises (Pride rules, un round de 10 min et un round de 5 min pour les combats sans titre, et deux de 5 en plus pour les combats de championnat) au ring, et marche littéralement sur ses adversaires. D’un point de vue occidental, on est en droit de se dire qu’un ex-UFC fait toujours ainsi, mais pour ces catégories ce n’est pas si simple. Les adversaires de Kyôji sont loin d’être des amateurs et en Asie, quand on passe sous la barre des 61 kg, il est péremptoire de dire que l’UFC possède le meilleur roster. On a d’ailleurs vu un Demetrious être surpris sur ses premiers combats au OFC. Kyôji surpasse entre autres Darrion Caldwell deux fois, (une fois pour le titre Rizin et une fois pour devenir le champion bantamweight du Bellator), Manel Kapé, qui doit être prochainement signé à l’UFC, Ian McCall, un ex-UFC et Ougikubo, espoir japonais et champion du Shooto. Le mettre dans le top 3 mondial (voir top 2) n’est clairement pas utopique, n’en déplaise à l’UFC. Seulement voilà, un tel rythme use le corps et Kyôji s’en est vite rendu compte. Depuis sa signature au Rizin, Kyôji combat trois à quatre fois par an, plus un combat en kickboxing contre l’autre star de l’organisation, Tenshin Nasukawa. Il rencontre son compatriote Kai Asakura pour un combat qui n’est pas un combat de championnat en août 2019, et perd au premier round sur un violent contre de Kai. Un malheur n’arrivant jamais seul, Kyôji se fait une grave blessure au genoux qui doit le tenir éloigné du sport pendant 15 longs mois.

Le retour du Roi

Asakura, après avoir choqué le monde en mettant KO la super star du Rizin, atomise Ulka Sasaki et perd par TKO face à Manel Kape, ce dernier remportant le titre bantamweight du Rizin, laissé vacant par la blessure de Kyôji. Manel étant parti, le titre est à nouveau remis en jeu entre Ougikubo et Asakura. Asakura l’emporte et devient le champion à son tour. Le Rizin 26 verra la revanche, en main-event, entre Kyôji et Asakura, le titre étant cette fois mis en jeu.

Kyôji, devrait être favori, Asakura est surtout un énorme puncher et un bagarreur né. Avec un passé de street-fighter, Asakura est un genre de Masvidal du Japon dans le style, pour les familiers de l’UFC. Pourtant, on est en droit de se demander quelles vont-être les conséquences d’une première défaite par KO, d’un « ring rust » de 18 mois chez un combattant qui a combattu minimum trois fois par an depuis dix ans. Kyôji devra être prudent et alterner son « stick and move » du karaté avec sa lutte agressive, Kaï est plus terre à terre et essayera sans doute de cogner dur son adversaire.

Un immortel

La notion de co-main event est différente au Japon, les combats sont organisés dans une logique qui peut nous échapper. Ici, le combat précédant la rencontre phare de la soirée, est la rencontre entre un vétéran (le mot est faible) et un rookie (premier combat de MMA) en bantamweight. Shinobu Ota, médaillé d’argent au JO 2016 en lutte gréco-romaine, rencontre Hideo Tokoro. À l’UFC, un tel combat ouvrirait la main-card, au Japon ce n’est pas le cas, malgré la présence de combat pour le titre plus bas. Il ne faut pas vraiment chercher à comprendre, c’est une logique différente, c’est tout. De plus, Tokoro est réellement une star sur le sol japonais.

Né en 1977, Tokoro est ce qu’on pourrait appeler un « increvable ». Lorsqu’il a effectué son premier combat de MMA, l’acronyme n’existait même pas. C’était en septembre 2000. Par la suite, le gentil cinglé va effectuer pas moins de dix combats en 2001. Aujourd’hui, Hideo Tokoro c’est 66 combats, 34 victoires, 30 défaites. Amusez-vous à aller voir sa page Wikipédia, dans la section « division » il est notifié :

  • Heavyweight
  • Middleweight
  • Welterweight
  • Lightweight
  • Featherweight
  • Bantamweight
  • Flyweight

En effet, à l’image des Sakuraba, Sakurai, Gomi, et de nombreux autres combattants japonais, la notion de catégories de poids lui semble totalement superflue. Tokoro perdra très souvent face à la dernière marche pour un titre. Il arrachera tout de même le titre featherweight du Dream en 2009. Puis, le titre bantamweight du Dream lors d’un tournoi d’anthologie, où il effectuera deux combats dans la même soirée, le 29 mai 2011 (quart et demi-finale). Pour finalement remporter le titre en juillet de la même année.

La carte complète

  • Championnat bantamweight RIZIN:  Kai Asakura contre Kyoji Horiguchi
  • Catchweight : Tenshin Nasukawa contre Kumandoi Phetjaroenvit (kickboxing)
  • Catchweight : Takanori Gomi contre Koji
  • Bantamweight :  Hideo Tokoro contre Shinobu Ota
  • Championnat Super Atomweight féminin RIZIN :  Ayaka Hamasaki contre Miyuu Yamamoto
  • Super Atomweight féminin :  Kanna Asakura contre Ai Shimizu
  • Bantamweight ::  Yuki Motoya contre Naoki Inoue
  • Catchweight :  Ren Hiramoto contre Kyohei Hagiwara
  • Heavyweight :  Sudario Tsuyoshi contre Minowaman
  • Bantamweight :  Ulka Sasaki contre Kenta Takizawa

Le combat des Super AtomWeight féminin mériterait plus de détail. Nous pouvons déjà présenter Miyuu Yamamoto, sœur du regretté Kid Yamamoto (un autre japonais romantique du combat comme on les aimait) et de Seiko Yamamoto. Ex-femme également d’Enson Inoue, joyeux personnage, complètement cinglé également, à découvrir au plus vite si vous n’en avez jamais entendu parler. Dans la famille Yamamoto, on pratique une lutte agressive et athlétique. Miyuu va sans doute chercher à étouffer son adversaire au sol, avec de l’athlétisme, des changements de position explosifs et du ground and pound.

Le MMA à la Japonaise

Il est intéressant de notifier l’arrivée de cet event, d’une part, mais aussi de présenter un MMA différent. Sans chercher à comparer, il est important de savoir que le modèle américain n’est pas le seul. Là où l’UFC cherche à imiter les sports mainstream des USA (NFL,  NBA…), le Japon cherche encore une fois à marier l’ancien et le nouveau. Le Rizin tente de lier le MMA moderne, avec des combattants complets, la notion de sport bien définit avec le « freefight » des années 90/2000, où les combattants étaient des romantiques (au sens littéraire du terme). La formule marche moyennement il faut l’avouer, le public japonais s’est désintéressé, le kickboxing fonctionnant mieux. Pourtant, le Rizin tente encore. Tokoro contre un lutteur olympique dans les têtes d’affiche, ça aurait pu se produire en 2009.

Si vous comptez regarder l’évènement et que c’est votre première percée dans le monde du MMA japonais, alors prenez garde ! Ne soyez pas surpris lorsque vous verrez un quadra en slip rouge de 80 kilos tenter un dropkick complètement foireux sur un sumo de 130 kilos, avant de plonger dans ses jambes et lui verrouiller une leg lock. C’est normal, c’est le Japon. Vous noterez aussi la différence de public par rapport au reste du monde. Pas de chant, pas de gens énervés au bord de la cage ou du ring. Mais des familles, des enfants, des quinquas…  Des applaudissements sur les moments techniques et des ovations pour les perdants, c’est ça le Japon !

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Comment(8)

    1. Oui 🙂 !
      (En vrai, je vous ai pris au mot et j’ai compris que ça servait à rien de faire le hater, vallait mieux proposer….)
      D’ailleurs je suis tombé hier sur les confidences de Gomi contre Guillard (l’année dernière je crois).. Gomi avait tellement le seum que Guillard n’ai pas fait le poids.
      Il est rigolo et touchant à raconter qu’il a peur se puissance, vu qu’il est plus costaud et donc plus lourd, et finalement il arrive à gagner par KO après une belle guerre.
      Il balance un peu sur Kitaoka et Aoki au passage.

      Y a la confidence aussi de Kana contre Rena, la meuf est juste une fan de son adversaire c’est marrant. Instant TMZ on apprend aussi qu’elle est la copine de Tenshin.
      En vrai c’est abusé, elle et lui ont des têtes de super gentil, genre touriste que tu peux arnaquer, mais en c’est des assassins.
      https://mmasucka.com/2018/08/20/rizin-confessions-19-takanori-gomi-kanna-asakura-and-rena/

    2. Attends, c’est toi qui a proposé l’article au site? Ah ah bien joué, tu nous as pris au mot en effet^^ En tout cas, c’est super, on sent bien le connaisseur et le passionné quand on te lit.

    3. Bah ouais, vous aviez raison, mon com était débile. Râler alors qu’on pourrait proposer n’a aucun sens. Mais je mens pas quand je dis que c’est le confinement qui m’a rendu rageux … 😀
      Je n’ai pas cette attitude… Mais des fois on se perd, un commentaire est vite écrit, et des fois on dit de la merde… (Moi souvent…)

    4. Rassure-toi, t’es pas le seul, suffit d’aller se ballader sur les réseaux sociaux, c’est bien pire que ça et souvent totalement gratuit… En tout cas, merci pour l’article, c’était très complet et très intéressant! J’espère que tu le referas par la suite!

  1. Je disais ya quelque temps déjà que les orga d’Asie sont tout autant compétitif sous les 65kg que l’ufc y’en à qui semblaient peux crédule de croire sa mais ma foi regardez juste les event c’est la folie et sachant que en Asie ils tournent tous à 60kg en moyenne ya pas chercher loin pour savoir que le niveau est haut le niveau dépend surtout du nombre de compétiteur que tu as pour un poids et chez eux des 60kg et en dessous t’en a à revendre surtout maintenant que le mma prend un peux les devant sur la boxe Thai chez eux ya de plus en plus d’événement organiser en mode mma gant et cage et ça se fait de plus en plus, moi perso je me régale sur ces event et j’aimerai également que tout le monde si intéresse un peux plus après faut être passionner pasque niveau info comme dit c’est très restreint et plus compliquer à avoir que celle de l’ufc on il suffit juste de bien parler anglais et de suivre un journaliste référent pour avoir les news mais en tout cas merci à actu mma pour l’article sa fait plaisir et bonne fêtes à tous !

    1. T’as la référence française c’est Kappa (Akira) de son petit nom sur le Forum Ikusa.
      Sinon, les médias japonais publient souvent en anglais.
      Après, c’est difficile de s’y retrouver vu le bordel des orgas.
      L’UFC est simple à suivre car les combattants sont UFC. Mais, tu vas avoir le champion du Shooto au Rizin à tel poids, puis faire une pige au OFC sur une autre caté.
      La littérature des noms n’aident pas non plus, (sans aucune arrière pensée) mais il m’est difficile de retenir les noms des thaï (qui sont excellent au OFC en kick et thaï) , car je ne suis pas habitué à cette lexicalogie. Sauf les gros nom ccomme Rodtang.
      Perso, les noms japonais me gènent pas parce-que je parle un peu… Mais je comprends la difficulté à lire une carte et se souvenir que untel est venu à tel évent… Donc difficile de voir des prospect dans ces conditions…
      J’avais un faible pour Ryuto Sawada à l’époque mais il n’a pas percé comme je l’attendais. Il a fini à Evolve et donc au OFC..
      Le problème aussi de l’Asie c’est les mafias. Si aux USA, les Fertita sont pas clean.. En Asie c’est catastrophique. C’est ce qui a coulé le Pride, trop de Yakuza dans le jeu. Le OFC et Evolve y a des trucs chelou autour à Singapour.
      Quand on voit qu’il y a quelques années, la mafia avait entachée le Sumo, qui est une institution presque religieuse au Japon.
      Et il ya la notion de dopage aussi, bien plus permissif qu’en Occident.

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