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Présentation UFC Minneapolis – Francis Ngannou aux portes d’un nouveau title shot

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Nous sommes au début d’une période estivale riche en galas d’arts martiaux mixtes chez les principales compagnies américaines, UFC, Bellator et PFL. Le leader du circuit nous propose ce week-end une édition d’où émergeront les prochains challengers des catégories aux extrêmes : poids lourds et poids mouches. Il s’agira aussi de passages de tests pour des récentes recrues, confrontés à des concurrents bien installés de l’Octogone.

Poids lourds : Francis Ngannou (13-3) vs Junior Dos Santos (21-5)

Un homme devrait tomber rapidement, c’est le pronostic pressenti à l’approche de ce clash très attendu. Les deux protagonistes ont largement entretenu cette idée dans leurs propos autour de la promotion de ce show. À l’image des attaques en règle de Ngannou concernant la vraie-fausse ceinture noire JJB de Junior Dos Santos. Le Franco-Camerounais a tout connu depuis un an et demi : désillusion lors de son title shot contre Stipe Miocic, monotonie lors d’un choc qui fait pschiit devant Derrick Lewis, et revival de son KO-power expéditif face à Curtis Blaydes et Cain Velasquez, assomés en un temps cumulé de 1 minute 11 secondes. Une troisième victoire de la sorte garantirait à l’actuel #2 de prendre la gagne à l’issue de Cormier/Miocic II (UFC 241, 17 aout). Ses derniers succès spectaculaires sont à double tranchant : ils ont remis son nom sur toutes les lèvres, mais ne lèvent pas tous les doutes sur sa capacité à dominer sur une plus longue durée. Ngannou possède cette statistique effrayante d’avoir conclu toutes ses victoires avant la limite (9 KO/TKO, 4 soumissions) dont neuf au 1er round, et essuyé toutes ses défaites par décision unanime. Son manque de cardio fut crucial devant Miocic, est-ce qu’il sera apte à redoubler d’agressivité si Junior Dos Santos résiste à ses premières attaques ? Le Brésilien, ancien champion de la division (2011-2012), semblait durablement écarté des sommets suite à ses deux tentatives manquées de reconquérir l’or, devant Cain Velasquez en 2013 et Stipe Miocic en 2017. Ce dernier l’a notamment mis hors circuit en un peu plus de deux minutes, d’où une interrogation légitime quant à ses possibilités de résister à la puissance de Ngannou. Reparti en conquête l’été dernier, Cigano a rabattu le caquet de révélations émergentes tels Blagoy Ivanov et Tai Tuivasa, écartant au final Derrick Lewis, le plus récent challenger de Daniel Cormier. Pour ce qui est de l’endurance, cet habitué des duels sur cinq rounds part avec un net avantage, de même concernant le jeu au sol…en théorie donc. Titillé sur le sujet, JDS ne se sent pas dans l’obligation de poser un démenti sur le terrain, aussi a-t-il promis à son adversaire que leur duel se réglera bel et bien en stand up. Dans ces circonstances, difficile d’imaginer la rencontre s’achever autrement que par un gros KO.

Poids mouches : Jussier Formiga (23-5) vs Joseph Benavidez (27-5)

Un peu de finesse en vue pour ce co main event concernant les plus petits gabarits du circuit masculin. Au programme #1 contre #2 pour aller éventuellement défier le champion Henry Cejudo. Finalité loin d’être acquise à l’heure où le double détenteur (titre des coqs en plus de celui des mouches) s’est déjà prononcé pour le souhait de viser le triplé chez les plumes. Quant à l’UFC, elle n’a jamais porté cette division dans son cœur, encore moins depuis le transfert de Demetrious Johnson au One Championship. On devra d’abord voir ce duel comme une histoire de prestige donc. D’autant qu’il s’agit d’une revanche. En 2013, un Benavidez à la précision chirurgicale avait dépecé un Formiga récemment recruté dans la big league. Depuis cet affront, le Brésilien affiche un brillant 8-2, ayant seulement échoué par décision face à Ray Borg et un certain Henry Cejudo. Cet adepte chevronné de grappling (ceinture noire en jiu-jitsu brésilien et en judo) reste sur quatre victoires consécutives et démontre généralement une grosse domination, à défaut de crouler sous les bonus post-fight (une seule fois « performance of the night » en douze participations). Plus de la moitié de ses combats professionnels (16 sur 28) s’est joué à la décision des juges, penchant nettement en faveur de Formga (13 fois). Enfermera-t-il le plus polyvalent Benavidez (lutte, boxe anglaise et thaï, jiu-jitsu brésilien) dans son game plan ? Roi sans couronne des petits gabarits (un échec au titre des coqs du WEC face à Dominick Cruz, deux tentatives loupées à 56 kg à l’UFC face à Mighty Mouse), l’Américain possède le background nécessaire pour placer le combat sur le terrain qui lui conviendra le mieux. Sa liste de victoires depuis 2008 constitue un véritable who’s who : Jeff Curran, Miguel Torres, Eddie Wineland, Ian McCall, Tim Elliott, Dustin Ortiz (deux fois) John Moraga, Henry Cejudo (décision partagée en 2016) et donc Jussier Formiga il y a six ans. Sans une longue convalescence, suivie d’une défaite étonnante face à Sergio Pettis, Benavidez aurait vraisemblablement pris la route empruntée par son grand ennemi Henry Cejudo. Objectif encore atteignable ?

Jeff Bottari/Zuffa LLC/Zuffa LLC

Poids welters : Demian Maia (26-9) vs Anthony Rocco Martin (16-4)

Une star loin d’être finie contre un régulier du circuit en passe d’intégrer le top 15 de la division des 77 kg. Maia va sur ses 42 ans, Rocco Martin en aura 30 en fin d’année, une différence d’âge donnant un bon indicateur de la dimension « passage de flambeau » autour de ce combat. Si ce profil d’opposition constitue le fil rouge de la soirée (voir par ailleurs), celle-ci est la plus marquée. Artiste du jiu-jitsu brésilien de tout haut niveau, Maia est un combattant MMA à l’ancienne, spécialiste de son domaine avant tout. Il a effectué des progrès en boxe, et plus globalement en striking, sur le tard, boosté par l’humiliation subie des mains d’Anderson Silva lors de sa chance au titre poids moyens en avril 2010. Après un énorme run entre 2014 et 2017, Maia a obtenu une chance au titre des welters contre Tyron Woodley, duel pendant lequel son manque de puissance est apparu criant. La tendance réapparaît lors de ses combats suivants, deux déconvenues face à des tops de la nouvelle génération, Colby Covington et Kamaru Usman. S’il ne passe pas rapidement ses takedowns, le Brésilien s’épuise et peine à s’adapter au rythme de son rival. Après ce triple échec, Maia renoue avec la victoire en février dernier, plaçant un étranglement arrière à Lyman Good. Aujourd’hui #12 des welters, le Brésilien se trouve vouée à la fonction de gatekeeper, celui qui sert de valeur-étendard pour situer le potentiel des émergents. Tony Martin, présent à l’UFC depuis 2014, est davantage qu’un émergent (fiche de 8-4 dans l’Octogone), plutôt un habitué des milieux de cartes ne comptant pas de grands noms à son tableau de chasse. L’Américain présente la particularité inverse de Maia : avoir suivi des entraînements formateurs aux arts martiaux mixtes dans leur ensemble. Sa prédilection au JJB pourrait faire des étincelles s’il ose aller sur ce terrain contre un individu plus aguerri. Le temps de l’ascension semble venu.

Poids légers : Vinc Pichel (11-2) vs Roosevelt Roberts (8-0)

Vinc « From hell » Pichel a déjà 36 ans et sa carrière a connu de nombreux flottements. Il y eut bien quatre victoires consécutives, mais deux d’entre elles furent espacées de plus de trois ans. Cette longue interruption n’avait pas nuis en termes de résultats à ce striker plutôt lambda sur le papier. Il sera en revanche renversé en juin 2018 par Gregor Gillespie, récente révélation et encore invaincu à ce jour. En mettant le Prédateur Roosevelt Roberts sur la route de Pichel, l’UFC semble opter pour enterrer définitivement sa carrière. Âgé de 25 ans, invaincu et susceptible de finir ses adversaires par une variété de moyens différents (la Guillotine Choke ayant sa préférence), Roberts a été repéré par Dana White durant la saison 2 des Contender Series, et répondu aux attentes depuis. Il sort de sa première victoire à la décision en avril dernier après une série de onze finalisations de rang (en prenant en compte ses combats amateurs). Sa fougue devrait lui permettre de balayer son opposant, continuant ainsi son début de buzz.

Poids légers : Drew Dober (20-9 +1nc) vs Marco Polo Reyes (8-5)

30 ans, un background axé sur la lutte comme de nombreux américains, 12 combats UFC pour seulement une moitié de victoires, noyé dans une division poids légers hyper fournie, Drew Dober est le prototype du combattant qui restera anonyme par manque de régularité. Avec un poil d’expérience en moins mais quelques années en plus au compteur, Marco Polo Reyes affiche les mêmes résultats en dents de scie. Le Mexicain est néanmoins un striker beaucoup plus emballant, repéré lors du TUF Latin America 2 où il échoua en demi-finale. Restant lui aussi sur une défaite, El Toro a enfin l’occasion de se replacer sur les projecteurs.

Poids mi-lourds : Paul Craig (11-3) vs Alonzo Menifield (8-0)

Invaincu avant son arrivée à l’UFC (huit finalisations, dont sept au premier round), Paul Craig a déchanté ces dernières années et affiche un bilan tout juste à l’équilibre dans l’Octogone (3-3). Cet ancien champion du BAMMA a conservé son art de finisseur, en bien comme en mal, puisqu’il a la particularité de n’être jamais allé à la décision. Sa palette de soumissions est particulièrement riche (étranglement en triangle, guillotine, clé de bras) et lui a valut dix de ses onze succés. Voilà un candidat idéal pour tester le bagage technique d’une autre sorte de finisseur, Alonzo Menifield, axé pour sa part sur le striking et déjà riche d’expérience (Bellator, RFA, LFA). Encore un fighter issu des Contender Series du père Dana, argument de plus pour l’imaginer grimper les échelons au plus vite. En huit combats pros, Menifield n’a guère passé plus de vingt minutes dans l’arène. Sera-t-il de nouveau expéditif dans ce choc entre deux hommes ne s’en étant jamais remis aux juges ?

Un mot sur la carte préliminaire : Peu d’attentes = bonnes surprises ?

Aucun nom d’envergure en première partie de soirée, mais quelques combattants sur la relance, voire en sursis suite à plusieurs mauvais résultats + des nouveaux venus prometteurs. Dans cette dernière catégorie, une opposition entre la star sud-africaine Dalcha Lungiambula (toute sa carrière à l’EFC) et l’Américain Dequan Townsend. Chez les lourds, le récent transfuge Maurice Greene aura la charge de porter l’estocade à un Junior Albini restant sur trois défaites de rang. Ça sent aussi le match couperet pour le perdant de Jared Gordon/Dan Moret, puisque tous deux sur une série de deux défaites. Jusqu’en 2018 de nombreux espoirs étaient mis sur le middleweight Eryk Anders, brièvement main eventer d’un UFN face à Lyoto Machida. L’ancien joueur de NFL est désormais hors classement avec ses quatre revers lors de ses cinq dernières joutes. En le programmant face à un Vinicius Moreira tranchant, l’UFC semble anticiper son départ. Rappelant qu’une spirale enrayée peut vous entraîner rapidement vers les bas-fonds de la compagnie.

Découvrez la carte complète et tous les résultats du show ici

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