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Présentation UFC 241 Cormier vs Miocic 2 – vieux contentieux et mise aux poings

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Cette édition californienne promet de rentrer dans l’histoire. Elle nous offre non seulement une revanche très attendue au sommet des poids lourds, mais aussi un duel prestigieux entre artistes chez les welters, une solide empoigne de cogneurs chez les poids moyens et une multitude de combats selon une configuration classique : star établie sur la pente descendante contre une récente recrue en cours de rush. Il y aura sans nul doute un avant et un après UFC 241 !

Championnat poids lourds : Daniel Cormier © (22-1 + 1nc) vs Stipe Miocic (18-3)

Au-delà du titre, au-delà de la fierté et du parfum de revanche, c’est la place de meilleur poids lourds de l’histoire de l’UFC qui va se jouer dans ce main event. D’un côté l’éternelle surprise, Daniel Cormier, lutteur Olympique au physique plutôt ingrat pour la catégorie-reine (un ami le surnomme judicieusement « Papa Crousti-Miel »), déjà âgé de 40 ans puisque passé sur le tard au MMA. Toute sa carrière se résume par des coups d’éclats inattendus : victoire par soumission sur Tony Johnson pour le titre du King of the Cage en 2010 (malgré un faible background en la matière), consécration au StrikeForce Grand Prix 2011-2012 alors qu’il ne figurait pas dans les participants d’origine du tournoi (Fedor Emelianenko, Andrei Arlovski, Alistair Overeem, Antonio Silva, Fabricio Werdum, Josh Barnett, Sergei Kharitonov, Brett Rogers), transition réussie en mi-lourds de 2014 à 2018 avec à la clé trois défenses de titre effectives (quatre en comptant le no contest face à Jon Jones), et enfin ce KO sorti de nulle part qu’il a infligé à Miocic l’été dernier en fin de premier round. Jusque là, l’Américain d’origine Croate semblait maîtriser son sujet en imposant sa distance en stand up et sa boxe impeccable. À part Francis Ngannou, vaincu par décision unanime, Miocic a pulvérisé tout le gotha de la division pour s’inscrire durablement dans la légende poids lourds de l’UFC aux côtés des Randy Couture ou Cain Velasquez. Avec trois défenses de titre assurées en l’espace de quinze mois, le membre de la Strong Style Fight Team a établi un record dans une division par nature instable. Peut-il, à deux jours de son trente-septième anniversaire, effacer les doutes apparues l’été dernier pour reconquérir l’or de manière incontestable ? Plus mobile, doté d’une allonge conséquente (de 20 cm supérieure à celle de DC) et d’un meilleur striking, le challenger passe pour favori aux yeux de la plupart des médias spécialisés. D’autant que cette fois il s’attendra au guet-apens, sera dans le rôle de « tueur de matchmaking » pour couper court à la troisième manche annoncée Cormier/Jones pour le titre suprême.

Poids welters : Anthony Pettis (22-8) vs Nate Diaz (19-11)

À l’été 2016, Nate Diaz et Anthony Pettis ont combattu à une semaine d’intervalle (20-27 août), l’un s’inclinait par décision majoritaire face à Conor McGregor quand l’autre plaçait une superbe guillotine victorieuse au prodige brésilien Charles Oliveira. Leurs parcours, autrefois sur le point de se croiser en poids légers, étaient alors diamétralement opposés puisque le Bad Boy de Stockton disputait ses joutes à 77 kg quand Showtime tentait l’expérience douloureuse d’un cutting à 66 kg. Déjà deux acteurs majeurs de l’organisation, ils pansaient leurs plaies (dues notamment à leur bourreau commun, Rafael Dos Anjos) et cherchaient à se reconstruire loin de leur division d’origine. Depuis, l’ancien champion WEC/UFC poids légers a révisé son ambition chez les plumes, ayant loupé la pesée lors du choc face à Max Holloway pour revenir à 70 kg, et en définitive opter pour les poids welters début 2019. Ce changement de cap s’est traduit par des résultats en dents de scie (score de 3-3) sans altérer son aura de combattant spectaculaire ou sa crédibilité car Pettis a toujours croisé le fer avec le haut du pavé. Pendant ce laps de trois ans, Diaz a continué de faire parler de lui, a incité l’UFC à lui proposer des « money fight », a teasé une éventuelle « belle » face à Conor McGregor, a donné son avis sur ses concitoyens… et n’a pas disputé le moindre duel. Alors, oui, rassurons-nous, il a continué à se rendre à son gym régulièrement et gardé une bonne condition physique en dépit de l’hygiène de vie approximative caractérisant les frères Diaz. Mais trois ans d’entraînement ou de pratique de sports parallèles au MMA seront-ils suffisants pour mettre à mal un des plus beaux fleurons de l’Octogone ? Le paradoxe étant que Diaz stigmatisait les longues pèriodes d’absence de Showtime lorsque ce dernier détenait la ceinture des 70 kg. L’opposition de style sera de rigueur entre un Pettis très technique, as du grappling, réputé pour son cardio, ses coups millimétrés et un Diaz aux attaques instinctives, animales, peu esthétiques, spécialiste de l’emprise mentale sur ses adversaires, volontiers adepte de dirty boxing. L’efficacité du revenant répondra-t-elle à la pureté du combattant régulier ?

Poids moyens : Yoel Romero (13-3) vs Paulo Costa (12-0)

En fonction du résultat, il sera très tentant de voir un passage de flambeau entre ces deux machines de destruction, séparés de 14 ans mais à l’expérience comptable en arts martiaux mixtes quasi similaire. Le Cubain Yoel Romero a vécu une riche première vie de lutteur jusqu’à 2009, collectionnant une quantité de médailles impossible à énumérer, année de ses débuts pros dans sa discipline actuelle. Depuis son arrivée à l’UFC en 2013, il fait figure de météorite, détruisant tout ce qu’on lui présente ou presque, l’exception se nommant Robert Whittaker. Incomplet par nature, son style atypique se matérialise par plusieurs cycles au sein de ses combats : observation, accélérations fougueuses, coups de mou par défaillance d’endurance et avant tout puissance dévastatrice lui ayant valu onze KO/TKO en treize victoires. Le physique monstrueux du Cubain, proche foncièrement d’un mi-lourds d’où de nombreux problèmes pour cutter à 84 kg, se heurtera pour la première fois à un client équivalent. Arrivé dans l’Octogone en 2017, Paulo Costa distribue les mandales comme peu de monde chez les poids moyens. En témoigne ses onze victoires par KO/TKO en douze rencontres, la seule exception étant une finalisation par étranglement arrière. Il possède de plus un fort background en jiu-jitsu brésilien puisque élève du « Minotauro » Nogueira. Tient-on enfin l’individu susceptible de matérialiser les limites de Romero voire capable de lui faire subir son premier échec par soumission ? Porté par son aura d’invincibilité, le Brésilien de 28 ans pourrait rapidement prétendre à défier le vainqueur du match d’unification Whittaker/Adesanya, prévu en octobre.

Poids plumes : Gabriel Benitez (21-6) vs Sodiq Yusuff (9-1)

Le Mexicain Gabriel Benitez évoluera presque à domicile tant les originaires de son pays sont légion en Californie. Une arme de plus pour un combattant chevronné, entré au TUF Latin America de 2014 avec déjà vingt combats pros derrière lui. Il fut une des figures emblématiques de l’émission sans avoir besoin d’aller au bout (défaite en demi-finale) et suit depuis une trajectoire enviable (score de 5-2 dans l’Octogone) sans encore lui avoir permis de figurer dans le top 15 poids plumes. Benitez se caractérise par sa mobilité extrême, son sens de l’esquive et de la frappe chirurgicale. Il sort d’un bonus « performance of the night » pour avoir asséné un terrible KO par slam à Humberto Bandenay au printemps 2018. L’UFC semble le considérer comme un membre suffisamment établi pour lui opposer un des poulains issus des Dana White’s Tuesday Night Contender Series, Sodiq Yusuff. Sur une série de quatre victoires, ce dernier est annoncé comme un des grands prospects de sa division, passé d’ultra-outsider lors du show TV originel à large dominateur de Sheymon Moraes, ancien champion WSOF, en mars dernier. Yusuff est cité pour son sens du timing, sa capacité à patienter lors de phases de clinch improductives pour mieux fondre sur son adversaire au moment M. Ce test grandeur nature dira qui des deux pourra avoir une longue espérance de vie dans le classement featherweight.

Poids moyens : Derek Brunson (19-7) vs Ian Heinisch (13-1)

Il a beau avoir accumulé les déceptions, Derek Brunson demeure cette terreur apparue un soir d’été 2011 au StrikeForce. Sans doute ne franchira-t-il jamais cette marche permettant de s’ancrer dans le top 5 de sa catégorie pour mieux revêtir son costume d’éternel gatekeeper. Remplaçant de dernière minute sur la carte de l’UFC 155 (décembre 2012), Brunson choque l’audience en dominant outrageusement le guerrier Chris Leben. Il accrochera par la suite d’autres noms importants du circuit, sa meilleure série se situant entre 2014 et 2016 avec notamment des TKO infligés à Ed Herman, Sam Alvey et Uriah Hall. Pourtant, tout s’arrête lorsque le futur champion Robert Whittaker lui administre la leçon à la fin de la même année. Cet échec cuisant dès le 1er round sera traîné comme un fardeau, aggravé par une décision polémique des juges en faveur d’Anderson Silva lors de sa sortie suivante. Sa puissante lutte et sa boxe foudroyante ont bien permis à Brunson de dérouiller plus tard Lyoto Machida, mais il a de nouveau loupé la course vers un title shot en s’inclinant successivement devant Ronaldo « Jacaré » Souza et Israel Adesanya. La voie du titre des 84 kg paraît désormais bouchée. Peut-être pas pour la révélation Ian Heinisch, autre transfuge des Dana White’s Tuesday Night Contender Series. L’UFC n’a pas pris de gants avec The Hurricane en mettant d’emblée sur sa route deux routiers, Cezar Ferreira et Antonio Carlos Jr., tous deux arrivés dans la compagnie via des sessions de TUF Brazil. Ces obstacles franchis, Heinisch se voit offrir l’opportunité de rentrer très vite dans le classement middleweight. Ce serait une incroyable rédemption pour cet ancien dealer ayant débuté son apprentissage des arts martiaux en prison. Au niveau du style, on est dans un schéma très proche de celui de son rival du soir : à savoir une grosse lutte et un striking renversant, parfois kamikaze. Aussi, ce duel rejoint le Romero/Costa dans son aspect modèle contre successeur annoncé.

Un mot sur la carte préliminaire : Assunçao en catimini

Membre du WEC en 2009-2010 puis de l’UFC en continu, Raphael Assunçao est cet excellent poids coqs qui n’a jamais eu la chance de bénéficier d’un title shot. Parfois victime du calendrier et souvent des inimitiés bankables entre Dominick Cruz et la team Alpha Male, le Brésilien (27-6, quinzième apparition dans l’Octogone) approche des 40 ans et semble avoir laissé passer le train. Étonnant tout de même de le réduite à un combat préliminaire quand il compte quatre victoires lors de ses cinq dernières sorties. L’opportunité est de taille pour le jeune Cory Sandhagen (11-1), sur une série de six succès dont quatre à l’UFC. On suivra avec beaucoup d’intérêt le choc entre deux poids mouches émergents, disputé exceptionnellement à un poids intermédiaire, entre Manny Bermudez (14-0) et Casey Kenney (12-1-1). En pleine restructuration, la division des 56 kg pourrait offrir un rapide strapontin vers la gloire, gare à toi Henry Cejudo !

Retrouvez la carte complète de l’UFC 241 ici.

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