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UFC : Pour qui le prochain title shot poids légers ?

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La victoire de Khabib Nurmagomedov sur Al Iaquinta a eu le mérite de remettre en circulation le titre des poids légers. Hélas, dominer un concurrent classé #11 ne peut suffire à lui délivrer un certificat de crédibilité, et ce en dépit de son immaculé 26-0 (dont dix duels à l’UFC). Les challengers potentiels se pressent au portillon, et la compagnie entretient le flou quant au premier qui bénéficiera du title shot. Revue d’effectif et évaluation des principaux candidats.

 

Conor McGregor, la logique marketing

Palmarès : 21-3 (9-1 UFC)

Dernier combat : Victoire par TKO contre Eddie Alvarez le 12 novembre 2016 (championnat UFC des poids légers).

Sa série actuelle : Deux victoires de rang acquises à l’UFC en 2016 et une défaite face à Floyd Mayweather en boxe anglaise.

Grandes victoires de sa carrière : Max Holloway, Dustin Poirier, Chad Mendes, Jose Aldo, Nate Diaz, Eddie Alvarez.

Pourquoi ça pourrait être lui : L’Irlandais, même en pause prolongée, reste le représentant des arts martiaux mixtes à provoquer le plus de remous dans la sphère populaire et médiatique. Sa choquante attaque d’un des bus transportant les combattants de l’UFC 223 a marqué les esprits et durcit son début de rivalité avec Khabib Nurmagomedov. Jusqu’ici les échanges restaient de l’ordre des mots via médias interposés, la mise en scène primait sur l’éventuel antagonisme. Puisque Conor n’avait pas daigné revenir défendre sa ceinture à temps pour ne pas être destitué, il paraissait peu probable de le revoir débouler en challenger numéro un suite à ce Khabib/Iaquinta de fortune. Or le Russe vise à présent le juste milieu entre livrer un duel à enjeu sportif et réaliser un money fight. Seul The Notorious répond parfaitement à ce critère. Ce dont la compagnie, auteure d’une année 2017 mitigée, est bien consciente.

Ce qui va à l’encontre d’un title shot immédiat : S’il bénéficie d’un statut d’intouchable de la part d’un Dana White sombrant dans la complaisance, McGregor ne devrait pas échapper aux foudres de la justice civile. Aussi, la frilosité de l’UFC quant à officialiser le retour de sa star s’explique largement par l’attente des sanctions prononcées à son encontre. Rappelons que Ray Borg et Michael Chiesa avaient reçu des éclats de verre suite à son assaut, conduisant à l’annulation de leur combat respectif.

 

Tony Ferguson, la logique historique

Palmarès : 23-3 (13-1 UFC)

Dernier combat : Victoire par soumission contre Kevin Lee le 7 octobre 2017 (championnat intrim UFC des poids légers).

Sa série actuelle : Dix victoires consécutives. Son dernier revers remonte au 5 mai 2012 contre Michael Johnson (décision unanime).

Grandes victoires de sa carrière : Gleison Tibau, Josh Thomson, Edson Barboza, Rafael Dos Anjos, Kevin Lee.

Pourquoi ça pourrait être lui : Parce que la véritable rivalité inachevée de Khabib c’est lui ! Les deux hommes ont connu des courbes parallèles de montées en puissance depuis six ans, se sont clashés verbalement sans pouvoir se retrouver dans l’Octogone, l’Américain raflant même la ceinture intérim de la catégorie fin 2017 contre Kevin Lee. Ferguson affiche de plus le même nombre de victoires consécutives que le Russe et a vaincu peu ou prou les mêmes adversaires de renom (Edson Barboza, Gleison Tibau, Rafael Dos Anjos).

Ce qui va à l’encontre d’un title shot immédiat : Quatre annulations ! Un record pour le même combat. Le choc Khabib/Ferguson serait-il maudit ? En octobre 2015, les deux font déjà figure de challengers crédibles à la couronne quand l’opposition tombe à l’eau, faute à une blessure du Russe, remplacé au pied levé par Edson Barboza. Rebelote en avril 2016 avec cette fois un forfait de Ferguson, obligeant l’UFC à sauver la mise avec le nouvel arrivant Darrell Horcher. Mars 2017, c’est carrément un championnat intérim des légers qui saute par refus médical le jour de la pesée, Nurmagomedov ayant eu des retombées de cutting difficiles. Ultime désillusion en avril de cette année avec le retrait de l’Américain à six jours du choc pour le titre, déchirure des ligaments du genou oblige. Lassé par ces multiples désistements, Dana White a prononcé dans l’énervement une sentence définitive : « Ce combat ne sera plus jamais programmé ». Sachant que le président de l’organisation trahit seulement ses promesses quand l’impact financier le justifie.

Eddie Alvarez, la logique du classement

Palmarès : 29-5 + 1 no contest (4-2 + 1 NC UFC)

Dernier combat : Victoire par KO contre Justin Gaethje le 2 décembre 2017.

Sa série actuelle : Trois derniers résultats on ne peut plus variés : une défaite, un no contest, une victoire.

Grandes victoires de sa carrière : Joachim Hansen, Pat Curran, Shinya Aoki, Patricky Freire, Michael Chandler, Gilbert Melendez, Anthony Pettis, Rafael Dos Anjos, Justin Gaethje.

Pourquoi ça pourrait être lui : Reality Fighting, Bodog Fight, Dream, Bellator, UFC, la carrière d’Alvarez est marquée par une logique d’ascension et des ceintures glanées quasiment partout. Bien que dominé de manière indiscutable par Conor McGregor en novembre 2016, il demeure sportivement le plus crédible pour détrôner Nurmagomedov. Ainsi a-t-il prouvé l’an dernier avoir plutôt bien digéré la perte du titre : Une prestation convaincante face à Dustin Poirier, hélas ternie par un excès d’agressivité conduisant à un no contest (coups de genoux illégaux), puis une guerre titanesque avec Justin Gaethje, conclue par KO en fin de 3e round.

Ce qui va à l’encontre d’un title shot immédiat : Officiellement Eddie Alvarez n’est plus sous contrat à l’UFC, ne s’étant pas accordé sur les termes de son nouveau deal. À 34 ans, The Underground King veut des garanties sur la durée en cas d’échec à reconquérir le graal. Par ailleurs le finish en forme de couac contre Poirier pourrait constituer un autre handicap.

 

Dustin Poirier, la logique du spectacle

Palmarès : 23-5 + 1 no contest (15-4 + 1 NC UFC)

Dernier combat : Victoire par TKO contre Justin Gaethje le 14 avril 2018.

Sa série actuelle : Trois victoires et un no contest dans les quinze derniers mois.

Grandes victoires de sa carrière : Max Holloway, Yancy Medeiros, Jim Miller, Anthony Pettis, Justin Gaethje.

Pourquoi ça pourrait être lui : Parce qu’au sein d’un Octogone Poirier incarne l’anti-ennui par excellence, la garantie d’avoir des frissons à chaque instant. Auréolé quasi systématiquement du bonus « fight of the night » lors de ses quatre derniers combats (seul le no contest face à Eddie Alvarez n’a pas été récompensé), le natif de Lafayette (Louisianne) assume superbement son surnom The Diamond. Et que dire de son tableau de chasse, comprenant l’actuel champion des plumes Max Holloway, l’ancien détenteur lightweight WEC/UFC Anthony Pettis et l’ancien leader de la catégorie au WSOF Justin Gaethje.

Ce qui va à l’encontre d’un title shot immédiat : Poirier a loupé à plusieurs reprises la marche lors de rencontres censées le placer en ligne droite vers le title shot. Une première fois en mai 2012 face au Korean Zombie Chan Sung Jung, ce qui fut sa première défaite à l’UFC. Idem deux ans plus tard lorsque Conor McGregor lui inflige une leçon en 1:46. S’ensuit quatre succès de rang puis une véritable désillusion contre Michael Johnson en septembre 2016. Ce récent échec face à un individu sorti du top 15 s’avère le plus problématique pour la course au titre.

 

Kevin Lee, la logique de l’opportunisme

Palmarès : 17-3 (10-3 UFC)

Dernier combat : Victoire par TKO contre Edson Barboza le 21 avril 2018.

Sa série actuelle : Six victoires lors de ses sept derniers combats depuis 2016.

Grandes victoires de sa carrière : Michael Chiesa, Edson Barboza.

Pourquoi ça pourrait être lui : Par une addition de circonstances favorables. Lee vient en effet de revenir dans les radars via sa récente victoire dans le main event du récent UFC Fight Night d’Atlantic City (21 avril) et il présente l’avantage d’être disponible pour affronter le champion, donc sans demander un camp d’entraînement de long terme ou nécessiter un cutting complexe. Encore que l’on puisse ironiser sur ce point car Lee était au-dessus du poids théorique pour sa rencontre face à Edson Barboza. Contrairement à d’autres, on peut parier que Lee ne serait pas trop gourmand quant à la rémunération d’un éventuel title shot, trop heureux d’être invité à pareille fête.

Ce qui va à l’encontre d’un title shot immédiat : Les limites sont évidentes : peu de victoires sur des grands noms, un déficit de notoriété, un échec tout frais contre Tony Ferguson pour la ceinture intérim, et, malgré une série de finalisations convaincante, un style pas toujours spectaculaire.

 

Nate Diaz, la logique du bad buzz

Palmarès : 19-11 (14-9 UFC)

Dernier combat : Défaite contre Conor McGregor le 20 août 2016.

Sa série actuelle : Plutôt négative. Certes deux victoires précédaient l’échec lors du match revanche contre Conor, mais si l’on remonte plus loin Diaz affiche quatre revers lors de ses sept derniers combats.

Grandes victoires de sa carrière : Donald Cerrone, Jim Miller, Michael Johnson, Conor McGregor.

Pourquoi ça pourrait être lui : Pour le plaisir de défier la hiérarchie de la catégorie au profit du seul individu sachant mieux « vendre » un combat que Conor McGregor. Diaz baigne dans la polémique depuis ses plus tendres années, de par ses agissements ou ceux de son frère Nick, fighter à ses heures lui aussi. Vainqueur du TUF 5 dès 2007, Nate semblait se dirigeait tout droit vers un titre majeur. Onze ans plus tard, sa carrière n’a pas répondu à toutes les espérances, faute à l’hygiène de vie nécessaire à un combattant de son rang. Ainsi Diaz reste un roi sans couronne (recordman des bonus post-fight – 15 – ex aequo avec Joe Lauzon) alors même qu’il parvenait à soumettre Conor McGregor, alors tenant du titre des plumes, en mars 2016. Problème : la pige s’effectuait en poids welters. Une logique de buzz avait prévalue à l’époque. Près de deux ans après la revanche perdue face à l’Irlandais, Nate postule pour le même genre d’issue.

Ce qui va à l’encontre d’un title shot immédiat : Diaz n’est plus monté dans l’Octogone depuis août 2016, rencontre à l’issue de laquelle il s’était fait remarquer pour avoir fumé des produits interdits par l’USADA. Quid de son état de forme ? Et de la catégorie dans laquelle il présume concourir, après ses deux sorties en welters contre Conor ? Ajoutons que sa nomination déclencherait des levers de boucliers dans les différents camps de tous les challengers légitimes, déjà irrités de constater la présence maintenue de Diaz dans le top 10 officiel lightweight de l’UFC.

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